— Ah, Monsieur, c’est encore vous ?
— Oui, mais c’est encore vous aussi, Madame !
— En effet. D’ailleurs, vous ne m’avez pas dit votre nom.
— Aymeric. Et vous ?
— Corrina. Mais depuis quelques temps on m’appelle Corona. Les préjugés ont la vie dure, vous savez…
— Je comprends. J’ai vu les policiers ce matin, je suis sorti pour trouver des livres. Ils m’ont même pas contrôlé.
— Peut-être qu’ils avaient autre chose à faire.
— Peut-être. Des nouvelles de Proust ?
— Toujours pas arrivé. J’ai pourtant dit que je le commandais pour vous.
— Pour moi ? Mais qu’avez-vous dit exactement ?
— Disons que j’ai dit que c’était pour un ami.
— Je vois. Puis-je oser une indiscrétion, Madame ?
— Je vous en prie.
— Que faites-vous donc en attendant Proust ?
— Je fais des mots fléchés, force 4, c’est pas facile tous les jours…
— Je compatis. Mon chat m’attend, je vous laisse.
—Au revoir Monsieur. Bonjour Madame !
— Salut Corriana, c’est Gertrude, de la supérette !
— Ça alors, Gertrude ! qu’est-ce qui te prends de m’appeler sur la ligne du service ? Et je t’ai déjà dit que c’était Corrina.
— Oui, bon, c’est la même chose. J’ai perdu ton numéro, figures-toi.
— Et tu pouvais pas venir me le demander ? On bosse ensemble !
— Ben non, je suis confinée dans la pièce d’à côté.
génial loulou tu es un vrai écrivain…drôle et humour d’a-propos sans trop en faire!
heureusement que des personnes inspirées comme toi existent surtout en ces temps moroses!