Une petite fille
Qui jouait sur la plage
Un calot, quelques billes
C’est à peu près son âge
Elle suivait les nuages
S’éloignait peu à peu
Puis trouve un coquillage
Baigné par les flots bleus.
Posant sa robe volage
De l’écume dans les yeux
Elle écoute un instant
Le doux bruit de la mer,
Et tous ceux qu’elle entend
Sont des voix familières.
Puis voyant les nuages
Qui partent dans le vent
Elle quitte son coquillage
Et repart simplement.
Et la petite fille
Poursuivit son voyage
Dans sa poche, ses billes
Son prêtes à l’abordage
D’un grand navire au large
Qu’elle observe de loin
Délaissant ses nuages
Qui s’arrêtent soudain.
Elle trébuche, elle vacille
Atterrit dans les algues
À côté de ses billes
Apparaît un visage :
Un pt’it peu apeurée
La petite voulait fuir
Mais un regard jeté
La convainc de sourire
Au marin devant elle
Dont l’air même semble dire
«Envole-toi ma belle
Comme s’envole ton rire».
Mais d’un regard en or
Elle désigne les nuages
Il n’est pas temps, encore
D’aller à l’abordage.
Puis la petite fille
Remit ses billes en poche
Elle se lève, elle vacille,
Mais repart comme Gavroche
Elle les sent, les accroche
Ces immenses nuages
Et court sans anicroches
En suivant le rivage,
Quand soudain un voile passe
Et rencontre ses yeux
Elle qui voulait une glace
Elle trouve un ballon bleu.
Avec toute sa grâce
Elle joue un tout pt’it peu
Et le ballon s’envole
Jusque sous le soleil,
L’azur le cambriole
Cet astre d’or vermeil
Le ballon bleu retombe,
Le soleil avec lui
Elle aperçoit une ombre
Qui indique la nuit.
Alors elle se regarde
Dans ce beau ballon bleu
Qui reflète par mégarde
Ses mèches et ses yeux bleus.
Une petite fille
Qui jouait sur la plage
Quand sur l’eau, la lune brille
Elle ne fait pas son âge.
Elle qui semble plus sage
Se rappelle le matelot
Et cherche les nuages
Jouant avec son calot,
Surveillant de son œil
Son ballon couleur d’eau
Elle est désormais seule :
Le ballon lui tient chaud.
En regardant les flots
Scintiller sur ses billes
Se lève la petite fille
Regardant les oiseaux
Et ses yeux bleus s’envolent
Il reste son calot,
Ses billes, sa cambriole
Son soleil sous les eaux.
Près de sa robe volage,
Sa silhouette envolée ;
Près de son coquillage,
Le ballon est resté.
Texte et illustration © Anlouek, 2019. Tous droits réservés.