Une plume

La plume illustration
Ce matin, une plume
Se profile
Elle se glisse dans l'écume
De la ville
Elle traverse le boulevard
Qui l'emporte
L'aube la prend, c'est l'espoir
Qui la porte
Jusqu'à moi
Chaque jour
J'ouvre des portes
Je veille là
Ce matin, l'uniforme
Que j'enfile
Est tout bleu, il est comme
L'âme des villes
Quand elles pleurent, la serrure
Se brise, puis
S'enraye et puis se mure
Dans l'oubli
Du savoir
Chaque jour
J'ouvre des portes
J'dis bonjour
Ce matin, à l'entrée
Du savoir
Un homme seul m'a d'mandé
De l'espoir
"Les rues pleurent, on ne vit pas
A Paris
On survit, regarde-toi"
Il m'a dit
Ouais, je sais
Chaque jour
J'ouvre des portes
Mais cette fois
Ce matin, je lui tend
Un journal
Qui traînait, ça se vend
Pas trop mal
Il paraît ; son regard
Tout de bleu
Dans les lignes il se perd
On est deux
Regardant
Chaque jour
Une plume
Qui ouvre les portes

Une goutte d’eau

G              C              D               G
Un soleil bas flotte dans le ciel
                 C                           G
Rochers épargnés par les vents
                   C                 D                 G
Et la lumière s'éparpille pêle-mêle
 C                     D
Alors que la poussière flotte au vent
G              C              D               G
La lune s'invite sur le tableau
                   C                         G
Alors qu'au loin une goutte d'eau
C                 D      G                    C
Tombe du ciel, tombe des étoiles
                  D                  G
Et la nuit se peint telle une toile

Une rivière perdue dans le canyon
Les rochers désormais sont mouillés
Mouillée la lumière comme les feuilles d’automne
L’oiseau meurt car il voulait chanter
Une lune noire plane sur la lande
Seule une goutte d’eau peut l’éveiller
Tombe du ciel, tombe de là-haut
Et la nuit s’éclaire de flambeaux

Un océan perdu dans la misère
Un continent hors de l’eau
Et les rochers, toutes ces pierres de la guerre
Ne font des vents froids qu’un vent chaud
Un rayon de poussière rouge les éclaire
Eux qui n’ont pas bu leur dernière bière
Tombé du ciel, tombé mon bel oiseau
La colombe ne volera plus si haut

© 2020 Anlouek, pour le texte, la musique, et l’illustration. Tous droits réservés.

La petite fille au ballon bleu (Chanson)

Une petite fille

Qui jouait sur la plage

Un calot, quelques billes

C’est à peu près son âge

Elle suivait les nuages

S’éloignait peu à peu

Puis trouve un coquillage

Baigné par les flots bleus.

Posant sa robe volage

De l’écume dans les yeux

Elle écoute un instant

Le doux bruit de la mer,

Et tous ceux qu’elle entend

Sont des voix familières.

Puis voyant les nuages

Qui partent dans le vent

Elle quitte son coquillage

Et repart simplement.

 

Et la petite fille

Poursuivit son voyage

Dans sa poche, ses billes

Son prêtes à l’abordage

D’un grand navire au large

Qu’elle observe de loin

Délaissant ses nuages

Qui s’arrêtent soudain.

Elle trébuche, elle vacille

Atterrit dans les algues

À côté de ses billes

Apparaît un visage :

Un pt’it peu apeurée

La petite voulait fuir

Mais un regard jeté

La convainc de sourire

Au marin devant elle

Dont l’air même semble dire

«Envole-toi ma belle

Comme s’envole ton rire».

Mais d’un regard en or

Elle désigne les nuages

Il n’est pas temps, encore

D’aller à l’abordage.

 

Puis la petite fille

Remit ses billes en poche

Elle se lève, elle vacille,

Mais repart comme Gavroche

Elle les sent, les accroche

Ces immenses nuages

Et court sans anicroches

En suivant le rivage,

Quand soudain un voile passe

Et rencontre ses yeux

Elle qui voulait une glace

Elle trouve un ballon bleu.

Avec toute sa grâce

Elle joue un tout pt’it peu

Et le ballon s’envole

Jusque sous le soleil,

L’azur le cambriole

Cet astre d’or vermeil

Le ballon bleu retombe,

Le soleil avec lui

Elle aperçoit une ombre

Qui indique la nuit.

Alors elle se regarde

Dans ce beau ballon bleu

Qui reflète par mégarde

Ses mèches et ses yeux bleus.

 

Une petite fille

Qui jouait sur la plage

Quand sur l’eau, la lune brille

Elle ne fait pas son âge.

Elle qui semble plus sage

Se rappelle le matelot

Et cherche les nuages

Jouant avec son calot,

Surveillant de son œil

Son ballon couleur d’eau

Elle est désormais seule :

Le ballon lui tient chaud.

En regardant les flots

Scintiller sur ses billes

Se lève la petite fille

Regardant les oiseaux

Et ses yeux bleus s’envolent

Il reste son calot,

Ses billes, sa cambriole

Son soleil sous les eaux.

Près de sa robe volage,

Sa silhouette envolée ;

Près de son coquillage,

Le ballon est resté.

 

Texte et illustration © Anlouek, 2019. Tous droits réservés.

Vous pouvez lire d’autres textes de ma plume, ici, ou .

Dans 10 secondes (Chanson)

Dans 10 secondes le téléphone sonnera

Il faudra décrocher

Ou bien tu l’auras pas

Et dans 10 ans, quand tu y repenseras

T’auras beau t’accrocher

T’auras même pas d’emploi

 

Dans 10 secondes un amour s’envolera

Il faudra l’accepter

Elle ne reviendra pas

Et dans 10 ans, quand tu t’en souviendras

T’auras beau l’appeler

T’entendras plus sa voix

 

Dans 10 secondes une dure pluie frappera

Il faudra bien tuer

Ou tu ne seras plus là

Et dans 10 ans, quand tu les reverras

T’auras beau oublier

Tes cauchemars seront là

 

Dans 10 secondes déjà plus rien

Plus rien que ton sourire

Dans le ciel au matin

10 ans après, ta famille se souvient

Que tu aimais leur dire

Que le monde irait bien

 

© 2019 Anlouek. Tous droits réservés.

 

Si cette chanson vous a plu, n’hésitez pas à aller lire mes autres chansons !

Deux chansons qui m’ont inspirées en particulier pour écrire ce texte :

Improvisation (Chanson)

Improvisation, est-ce une chanson ?

Improvisation sans accordéon !

Improvisation où il n’y a aucun son !

Improvisation qui fait bonne impression.

Impression d’être égaré — en chanson ?

Impression d’être infortuné — sans raison !

Impression inopinée — d’opinion !

Opinion sur ce blog il n’y a sûrement pas,

Ce ne sont que mes oignons que je vous écris là

Si ce n’est quand je déguste quelque joli plat

D’un pt’it resto sympa que je n’ déteste pas !

A part ça…

Improvisation, sans aucune raison ?

Improvisation jouée à l’accordéon !

Accordéon de pensées qui tournent et qui s’agitent

Qui restent dans ma tête telles des ermites,

Impression douce amère de tourner en rond

Tourner en rond des pensées d’opinions

Opinion, impression de finir la chanson…

…Improvisée ?

2018 © Anlouek – Tous droits réservés.

Deux heures le mercredi matin (Chanson)

La pause de midi est finie,

ça r’part pour d’la géographie

J’aurais bien voulu y rester

J’avais pas fini d’discuter :

C’est à propos d’un film raté

D’une p’tite histoire de récré

On avait parlé d’cinéma

Avant qu’ça s’termine en débat.

Le prof nous parle de géo

De jeunes qui s’baladent dans l’métro,

Mais tout d’suite j’ai d’autres pensées

Du cours, je me suis évadé.

Alors que ma voisine se tourne

Et discute avec sa copine,

A côté d’moi une autre dessine

Et moi j’observe l’horloge qui tourne.

2017 © Anlouek – Tous droits réservés.

Pour découvrir mes autres créations littéraires, c’est par ici !