Les Vieux Normands – Chapitre 9 : Le grenier

12 Juillet, jour des négociations. Albert sortit sur le palier à l’aube. Raymond sommeillait encore. Snipiou était enfin guéri, et tentait en vain d’imiter l’accent de Pierre. Michel avait raison : une enveloppe noire gisait, dans son effrayante petitesse, au-devant de la porte. La lettre était, comme à son habitude, tapée à la machine. Elle indiquait : « Vous vous rendrez ce soir, à 18 heures, dans une maison située au cœur de la forêt. Pour y accéder, suivez les oranges. Une fois sur place, attendez les instructions, nous prendrons contact avec vous. Une dernière chose : venez seul. Les invités inattendus seront exécutés sur le champ. Il y en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes. » Seul. Il devait venir seul. Bon signe et mauvaise chose à la fois. Car cela voulait dire que Jacques était dépassé par leur nombre. Mais cela voulait aussi dire qu’il serait isolé. Tout à ses pensées, Albert entendit soudain un bruit de pas, qui venait rapidement de sa gauche. Il leva la tête et s’avança lentement à l’angle de la rue, vigilant. Le bruit se rapprochait. Albert tendit l’oreille. Le bruit était tout proche. Il risqua un œil pour observer ce qui venait depuis la rue en contrebas, et tomba nez à nez avec…Pierre. Soulagé, il le salua, nota son épuisement, visible aux cernes qui creusaient le pourtour inférieur de ses yeux – il devait être rentré de son voyage tard la veille – et entreprit de lui raconter leurs avancées. Les sourcils du journalistes se froncèrent d’inquiétude et de curiosité lorsque Pierre lui apprit qu’il avait reçu une enveloppe similaire, qui lui recommandait au contraire de ne pas prendre part aux négociations. Jacques avait donc eu vent, par un autre de ses observateurs, de son contact avec Pierre. Pire, il orchestrait son plan royalement, divisant ses adversaires pour mieux régner sur leur âme et sur leur existence.

Mais qu’importe. La vieille fougue d’Albert reprit le dessus : ils trouverait un moyen de contrer les manigances de l’homme en noir. Raymond et Pierre pourraient se cacher un peu plus loin, Jacques n’avait pas pu faire surveiller toute la zone puisque, selon l’hypothèse d’Albert, il était à court d’effectifs. Pierre entra avec lui dans la maison : ils allaient parler stratégie. Albert referma la porte. Il s’apprêtait à entrer dans le salon lorsqu’il marcha sur objet au sol. Il se baissa pour regarder. Son cœur manqua un battement : une clé.

LA clé. La clé du grenier, recherchée depuis plus de vingt ans, était à présent en sa possession. Comment pouvait-elle être ici ? Se pourrait-il qu’elle fut là depuis leur arrivée ? Puis Albert se souvint du tintement métallique au départ de Michel. Michel avait clé. Michel était la clé. Comment l’avait-il récupérée ? Où se rendait-il à l’heure actuelle ? Albert eut le sentiment que les réponses à ses questions se trouvaient dans la demeure de Jacques.

Il revint au salon : Raymond s’était réveillé, avait accueilli Pierre par une poignée de mains et une suze, on s’était installé confortablement, Albert arriva en montrant la clé, Raymond avala sa suze d’un coup, Pierre tomba de son fauteuil, on se regarda, puis on se rua au grenier.

Pierre eut l’honneur d’ouvrir la porte si longtemps fermée. Un cliquetis se fit entendre lorsque le mécanisme, rouillé par les années, se déclencha confusément. La porte s’ouvrit. Les trois compagnons s’engagèrent dans l’escalier menant au grenier, accueillis par des toiles d’araignées qui recouvraient entièrement le plafond.

Le grenier ne possédait presque rien des folles rumeurs qu’on lui prêtait. Il s’en dégageait au contraire une forme de sérénité, une forme d’apaisement, une forme de résistance aux aiguilles du temps, qui tournaient invariablement sur l’horloge de l’humanité. Dans cette pièce, on était en 1996. A l’été 1996, plus précisément. Les poutres de bois qui soutenaient le plafond, fortement érodées par l’humidité maritime, portaient encore les traces blanches du sel de mer. Un antique cadran indiquait l’heure, près de la fenêtre, où filtraient encore les rayons du soleil d’antan. Le plancher, qui grinçait sous leurs pas, était jonché d’objets usagés et d’albums souvenirs. En face de l’entrée, sur une commode en bois, il y avait une photo, encadrée. Nos trois personnages, comme happés par une force mystique, s’en approchèrent, renversant au passage une lampe de chevet qui traînait là, une vieille bicyclette, un ballon crevé. Leurs regards se posèrent sur la photo. Étrangement, son cadre, qui conservait une certaine brillance, semblait avoir repoussé la poussière, devenue maîtresse des lieux. Sur la photographie en noir et blanc, on pouvait voir trois personnes, qui posaient debout dans le jardin d’une maison normande. Le plus grand, un homme d’une quarantaine d’années, ne souriait pas. De son maintient sévère, il tenait dans ses bras une petite fille, âgée de quelques semaines seulement. A ses côtés se tenait un garçon, d’une taille moyenne que compensait son apparente musculature. Il avait dix ans, et des cheveux blonds. Albert s’approcha de la commode, saisit la photo, la retira de son cadre. Sous les yeux impatients de Pierre et Raymond, il la retourna, délicatement. Il vit, écrit à la main au stylo à plume, ces mots :

Printemps 1996. Jacques et ses enfants, Michel et Luna.

Albert, stupéfié, n’eut pas la présence d’esprit de formuler quelque chose et, sans un mot, il transmit l’image à Raymond et Pierre. Tous deux la regardèrent, puis, de la même façon qu’Albert, lurent la légende au verso. Ils ouvrirent de grands yeux. C’était invraisemblable. Impossible. Inimaginable. Pourtant, c’était là, sous leurs yeux, bien réel.

Ils se rendirent, pour discuter, dans un petit patio qui constituait une sorte d’arrière-cour, derrière la maison. Quelque chose clochait, selon Albert. En effet, si Michel avait dix ans il y a vingt-et-un ans, il aurait du en avoir trente à l’heure actuelle. Or, lorsqu’il l’avait rencontré au garage de Bréauté, ledit Michel semblait avoir une cinquantaine d’années. De plus, son témoignage ne mentionnait aucun lien de parenté, ni avec Jacques, ni avec Luna. Albert réfléchit quelques secondes puis comprit. Michel, à Bréauté, s’était grimé volontairement pour paraître plus âgé, et dissimuler du même coup sa ressemblance physique avec Jacques. Il avait voulu garder secrète cette information, ce que le journaliste comprenait parfaitement. Lorsqu’il fit part de ses conclusions à ses deux compagnons d’aventure, Raymond réagit le premier :

« -Cette histoire est tout bonnement incroyable, Albert. Jamais je n’aurais soupçonné que le Jacques que j’ai rencontré puisse entraîner ses deux enfants dans une telle histoire !

- Il a raison, renchérit Pierre. Certes, sa situation était critique, mais rien ne l’autorisait à mêler ses enfants, encore jeunes qui plus est, à son trafic douteux.

- Je dois bien dire que je suis de votre avis. J’ajouterai d’ailleurs que Michel, pendant l’été, restait à Bréauté pour aider au trafic, à l’âge de dix ans seulement ! »

Les deux hommes prirent un air outré. Ils n’allaient pas laisser passer ça. Ils coinceraient Jacques une fois pour toute, et l’enverrait rejoindre Jeanne-Claude derrière les barreaux. Cependant, la curiosité d’Albert posa une question : quels vont être les agissements de Michel ? Albert hésita : se rallier de nouveau à eux, en jouant l’agent double auprès de son père, ou agir en solitaire pour sauver Luna ? Il pencha rapidement pour la seconde hypothèse. Cela voudrait dire qu’ils se retrouvaient à l’heure des pourparlers, mais où, et comment ? La volte-face de Michel allait sans doute perturber Jacques qui, jusqu’à présent, les menait tous en bateau, c’était le cas de le dire, sourit Albert. Fort de ses découvertes, il contacta simultanément l’AFP et Libération. A l’AFP, une rapide dépêche expliquant l’avancée de l’enquête et mentionnant le rendez-vous avec Jacques. A Libé, le compte-rendu complet de l’interview de Michel, en exclusivité, l’arbre généalogique de la famille de Jacques, et un déroulé de l’enquête jour par jour, rédigé à la manière de Pennac. Tout cela lui prit plusieurs heures. Ayant achevé ses articles, il ferma son ordinateur, et s’endormit.

Quelque part dans les hauteurs d’Aullène. 18 heures. Les feuilles mortes qui tapissaient la terre remuaient au gré du vent, diminuant le son de leurs pas déjà feutrés. Les oranges disposées au sol les menait droit à l’antre de Jacques. Le soleil tombait, dévalant les montagnes à une vitesse folle pour venir s’aplatir sur le linceul de feuillages qui bordait les vallées ombragées. Le vent, lui, se leva. Et souffla. Terriblement puissant, il manqua de faire chanceler Raymond, qui pourtant n’était pas sous l’effet du rosé. Snipiou émit un caquètement. Au-devant d’eux, nos trois personnages entendirent un sinistre craquement de bois, une pierre tomber. On approchait du lieu des négociations. Le Checkpoint Charlie corse, voilà ce que c’était. Un espace de paix, où les deux parties ennemies ne devaient pas s’affronter. D’affrontement, il n’y avait d’ailleurs pas eu, à l’exception de l’altercation avec Michel. L’enlèvement de Luna ne souffrait d’aucun témoin oculaire, Pierre et Raymond d’aucunes blessures dues au piège tendu par Jacques. Albert s’arrêta brusquement. Pierre et Raymond ne furent pas surpris : ils avaient discuté d’un plan, quelques heures auparavant, et il était convenu qu’ils devaient suivre à la lettre les consignes de Jacques. Albert reprit donc le chemin d’oranges, avec pour seul compagnon la solitude qui l’imprégnait.

Soudain, au loin, une bâtisse sortit de terre. Fenêtres de verre, faite de brique couleur écrevisse, elle avait un air enfantin. Il arriva devant l’entrée. A cet instant, on frappa à la porte. Oui, on frappa à la porte, mais de l’intérieur. Des coups lents, d’abord. Trois. Puis quatre. Puis une myriade de coups, tambourinés sans interruption. Effrayé, il recula d’un pas. Le vent se tut. La porte s’ouvrit à cet instant. Un homme vêtu de noir, masqué, lui intima d’entrer. Il s’avança, et la porte se referma sur lui.

Silence. Albert, debout, face à une cheminée. Derrière lui, l’homme masqué, rejoint bientôt par un homme armé. Devant lui, dans la cheminée, une timide flamme tressaille, vacille, s’éteint. La pièce est vaste, mais sobre. Des murs faits de bois et de pierres. Pénombre, quasi-obscurité, ambiance lugubre. Un homme est assis sur une chaise, à gauche de la cheminée. Il se lève lentement, et se tourne vers son visiteur. Droit, sec, il le toise d’un regard sévère, révélant des yeux d’une intelligence froide. Jacques avance d’un pas. Un claquement de doigts. Un autre homme masqué apparaît, tenant Luna par le bras. Celle-ci, ligotée par les poignets, ne dit rien : elle est terrorisée et terriblement en colère. Nouveau claquement de doigts : tous les hommes de Jacques se retirent. Albert est seul face à lui, désormais, avec pour objectif de s’en tirer indemne, récupérer Luna, et arrêter Jacques et ses associés. Aucun signe des autres. Pas de Michel non plus.

Son père, justement, prit la parole, d’une voix tranchante, tranquille. « Ma liberté ou sa vie », énonça-t-il en désignant Luna. Ce faisant, il sorti un pistolet de gros calibre d’un interstice dans la pierre, et le pointa sur Luna. Un ultimatum cornélien. La première solution paraissait évidement salvatrice, mais qui savait ce que Jacques pourrait encore leur infliger, une fois en liberté ? Il avait perdu la raison. Jacques était un fou, un dément. Cette pensée traversa le cerveau d’Albert, qui retrouva vite sa lucidité : Jacques, loin d’être fou, était surtout foncièrement cruel et terriblement intelligent. Mais ils avaient un plan. Le journaliste l’avait mûrement élaboré. C’est pourquoi il répondit tranquillement : « Ma vie, Monsieur. » Jacques, désarçonné, hésita un instant. D’un ton sinistre et dédaigneux, il lança :

« - Votre vie n’a que peu d’intérêt à mes yeux.

- N’êtes-vous pas intéressé que par vous-même ?

- Eh ! Par vos preuves contre moi je le suis même !

- Toutes vos palabres semblent toutefois vaines. Et vos agissements me mettent l’âme en peine.

- Monsieur, mes malheurs se doivent de rester miens. Cessez de me juger, vous parleriez en vain. Mon marché je me dois de vous re-proposer : cette fois, je vous conjure de l’accepter. »

Il rappela ses gardes du corps. Personne n’entra dans la pièce. Jacques, inquiet, les rappela, avec plus de force cette fois. Quelqu’un entra. Jacques fut soulagé, mais un court instant seulement en découvrant le visage de l’homme en question : c’était Michel, armé d’un fusil qu’il pointait sur Jacques. Le trafiquant, horrifié, tenta de l’attaquer par surprise, mais Luna saisit son bras avec force, empoigna le pistolet qu’il tenait à bout de bras et entraîna son père au sol. Albert se jeta pour lui prêter main-forte. Puis Michel lui tendit une corde : très vite, Jacques fut maîtrisé, désarmé, ligoté. Michel eut un petit sourire satisfait. Luna, affaiblie par deux jours de captivité, vint se réfugier dans les bras d’Albert. Snipiou, Pierre, et Raymond réapparurent à cet instant. Albert sourit : le plan avait fonctionné. Ils avaient réussi à neutraliser les gardes, Snipiou ayant fait diversion. Michel, comme il l’avait espéré, s’était joint à eux. Désormais, Jacques allait devoir rendre compte de ses manœuvres, devant son fils et sa fille.

Le visage de Luna, justement, s’était illuminé en voyant Raymond : elle l’entoura de ses bras avec force, puis pleura longuement. Pierre prévint la Police, en espérant tomber sur des fonctionnaires non corrompus par les contrebandiers. Michel, à cet instant, s’approcha de Luna. Sans son maquillage qui le rendait plus vieux, il paraissait avoir retrouvé une seconde jeunesse, bien qu’il n’eût en réalité jamais perdu la première. Albert, déboussolé par les mots qu’il devait prononcer en pareilles circonstances, vint à eux et annonça, d’une voix rassurante : « Luna, voici ton frère, Michel. » La bienséance du récit nous impose de ne pas relater l’échange qui suivit entre le frère et la sœur, qui s’isolèrent du groupe pour discuter. Leurs paroles se perdirent dans l’écho joyeux de leurs retrouvailles. C’est à cet instant que, tel un feu de joie, on entendit la maison exploser.

Soyons plus précis : la maison ne vola pas en éclats dans son intégralité, sans quoi tous nos personnages auraient eux aussi été réduits à néant, ce qui, je le crois, ne sied guère à personne. Non, il s’agissait simplement d’un détonateur « maison », justement, relié à une bombe artisanale cachée sous la cheminée en cas de problème urgent. Justement, pour Jacques, les problèmes étaient là, et l’urgence avec. C’est pourquoi, en rampant près du feu, il avait réussi à activer le détonateur, un simple cordon invisible à l’œil nu. Résultat : seule la cheminée avait explosé, et la toiture, qui pour le moment tenait bon, menaçait de s’effondrer à son tour. Autre conséquence de l’explosion, plus fâcheuse celle-ci : Jacques avait disparu. On découvrit rapidement son moyen d’évasion : un trou béant, sous la cheminée, menait à quelque obscur passage souterrain, peut-être une rivière, qui permettait de rejoindre la mer. On comprit trop tard : Jacques allait s’enfuir, et pouvait aller n’importe où. Alors, on se concerta, et on prit une décision : Michel et Albert, les plus rapides, le poursuivraient, Raymond et Pierre resteraient pour attendre la Police. Au dernier moment, Luna lança à Albert un « moi aussi, j’veux v’nir » défiant toute concurrence et, comme personne ne s’attendait à une telle conviction, personne ne trouva rien à y redire, malgré l’épuisement manifeste de la jeune femme. Michel, Luna, et Albert partirent à la poursuite de Jacques, enveloppés bien vite par le manteau d’étoiles qui recouvrait le ciel.

Ils arrivèrent sur la plage la plus proche en même temps que Jacques. A croire qu’il les avait attendu, pensa Albert. Peut-être pour négocier une dernière fois, tenter un dernier piège, une ultime manigance. Mais ses enfants connaissaient désormais trop bien leur père pour qu’il puisse les influencer d’une quelconque manière. Assis dans une simple barque qui répondait à la très flatteuse appellation de Du côté de chez Jacques, il les observait, le visage fermé. Il avait perdu cette bataille-là. Mais il gagnerait la prochaine, il en était certain. Michel s’avança : « Alors ça y est, après toutes tes conneries, tu pars, comme ça, comme un lâche ? » Les paroles de Luna ne furent pas moins cinglantes : « Tu refuses de nous expliquer ton acharnement grotesque à faire fructifier ce trafic, au mépris de ta famille, de tes enfants, et tu t’enfuies ? T’es qu’un con, Papa. »

Jacques encaissa sans broncher la violence de ces paroles, et répondit, toujours avec cette même voix caverneuse et ce visage fermé : « Je partirai dès que le vent soufflera, vers des contrées où les phares m’éclaireront davantage que l’obscurité de vos dénéantises. » Et le vent, comme d’habitude souffla. Alors Jacques actionna le moteur de sa barque, et vogua vers l’Ouest. Albert sut aussitôt où Jacques se rendait : le Finistère, département mythique de Bretagne. Lui-même était en effet originaire d’un département voisin, et ne s’appelait pas Albert de Portrieux pour rien. Retrouver Jacques prendrait encore du temps, et il valait mieux s’y atteler tout de suite. Le vent souffla, redoublant d’intensité. Mais, cette fois, il fit tanguer l’embarcation de Jacques, et les paroles de ses enfants lui revinrent à l’esprit : « Tu pars comme un lâche…t’es qu’un con, Papa. » Intérieurement, il se promit d’en finir avec eux en Bretagne ou, le cas échéant, d’en finir avec lui-même.

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