La rentrée

La première chose qui me vient à l’esprit, lorsque j’entends ce mot synonyme de marronnier journalistique, c’est : pourquoi ? Oui, pourquoi avoir créé une telle journée qui, indépendamment du fait de nous faire émerger brutalement de nos vacances, n’a d’autres buts, pour moi qui entame ma dernière année de lycée à l’heure où j’écris ces lignes, que d’accomplir des formalités dont nous nous passerions volontiers. Mais puisque nous sommes encore imprégnés des dernières — et je l’espère éternelles — marques d’optimisme de l’enfance, penchons-nous en premier lieu sur les aspects positifs de ladite rentrée. Tout d’abord, on revoie ses amours, ses amis, ses ennemis aussi, bref, on revoie toutes celles et ceux qu’on avait pas croisé pendant deux mois. Secondement, la rentrée, pour nous élèves mais également pour nos très chers et bien-aimés professeurs, ne dure qu’une heure. Cela laisse présumer, tout de même, de l’utilité de l’événement, que nous allons aborder par la suite.

La suite, justement, nous y voilà. Abordons maintenant les questions dites « qui fâchent ». Commençons par préciser que le terme est désuet. En effet, pour quiconque ne redouble pas une classe, on « entre » dans une autre classe pour la première fois : il est donc impossible de « rentrer » stricto sensu. Cependant, l’essentiel du problème de la rentrée réside dans son aspect psychologique : pour un élève, quel que soit son âge, il est bien rare que celui-ci veuillent spontanément quitter ses vacances. Ainsi, la rentrée est, de fait, peu engageante de part sa pénibilité. De plus, plutôt que de nous faire assimiler l’école (en général, tous niveaux confondus) à quelque chose d’utile et de nécessaire — du moins sur la forme, il n’est pas question ici de disserter en profondeur quant à l’enseignement français — la rentrée fait prendre au retour de vacances une importance démesurée et dérisoire, faisant d’un simple retour à la normale pour les élèves une sorte de corvée obligatoire aussi rebutante que l’oeuvre littéraire de François Mauriac : un manque cruel d’action qui pourrait, le cas échéant, susciter l’intérêt des gens qui y participent.

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