Boris Johnson : No deal pour le Parlement

Vous l’aurez sans doute remarquée, car elle fait l’actualité. La décision de Boris Johnson, Premier Ministre du Royaume-Uni, de suspendre provisoirement le Parlement, fait débat.

Il faut dire que l’heure n’est guère aux réjouissances de l’autre côté de la Manche. En pleine tourmente sur la question du Brexit, les éminences politiques locales, qui planchent déjà à reconstituer leur base électorale fragmentée (c’est le cas des travaillistes notamment), n’avaient guère besoin d’un fanfaron pour obscurcir encore plus des négociations avec Bruxelles pourtant fort peu éclairées.

manifestation anti-brexit Londres Westminster
Manifestants anti-Brexit devant le parlement britannique, à Londres (Westminster), le 28 août 2019. HENRY NICHOLLS / REUTERS

Mais voilà, celui qu’une partie de la presse internationale a surnommé « le Trump britannique » porte bien son surnom. Outre sa ressemblance physique avec le principal intéressé, Boris Johnson partage avec l’actuel Président des Etats-Unis un certain goût pour le coup d’éclat politique, une tendance à être en campagne permanente, et des actions polémiques soutenues par des propos qui ne le sont guère moins. Et c’est conformément à de telles valeurs que le Premier Ministre britannique a décidé de suspendre pour une durée de deux semaines le Parlement.

Ainsi, l’option du Brexit dit « dur », ou « no deal », c’est-à-dire sans accord avec l’Union Européenne, se dessine encore un peu plus. Et avec lui, la perspective d’un monde en pleine crise sociale, gouverné par des extrêmes que la démocratie n’enchante guère. Car suspendre Westminster, c’est suspendre les discussions entre partis politiques opposés, mais qui tentent de s’unir face à l’Histoire, ou tout du moins de ne pas s’entre-déchirer. Suspendre Westminster, c’est réduire à un balbutiement le cri d’une grande partie de la nation, le cri des partisans d’un Brexit « doux » ou le cri des pas partisans du tout, le cri de ceux qui ont voté, et de ceux qui ne l’ont pas fait.

Boris Johnson a suspendu le Parlement. En cela, il suspend le temps de deux semaines la démocratie au sein du royaume. Que la Reine s’en émeuve ou non, n’oublions pas une chose. A chaque jour qui se rapproche du Brexit no deal, une lumière s’éteint. Mais lorsque le temps est suspendu, chaque protestation, chaque voix du peuple en faveur de l’unité et de la paix politique est une lumière qui s’allume. Espérons que le Royaume-Uni brille un jour de mille feux, de nouveau, de quoi faire cesser le tonnerre des populismes, des démagogies, et des politiques qui n’en sont plus.

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